Zolekha

My name is Zolekha Khatun. I’m eighteen years old.

Photographe : Wahid Adnan/Drik, Bangladesh © CBM Australie

Mon nom est Zolekha Khatun. J’ai dix-huit ans. Je viens d’un village de Gaibandha. Je vis avec mes six sœurs et mes parents. Ma famille et les voisins me traitent bien.

J’ai été acceptée dans une école à proximité. Lorsque j’ai commencé, le professeur m’a dit : « tu n’as rien à faire ici ». Mais je lui ai répondu que je pourrais tout mémoriser. Et j’ai réussi à continuer jusqu’au CM2.

Les autres élèves de l’école ne voulaient pas m’appeler par mon prénom. Ils m’appelaient « kana » qui est un mot d’argot très péjoratif pour désigner une personne aveugle. Mes amis me disaient souvent que j’étais un fardeau lorsque je sortais avec eux. Ils ne voulaient pas m’aider à monter les marches par exemple. Ils disaient «Hé, pourquoi tu veux venir avec nous ? Tu vas juste nous attirer des ennuis ! » Ils se comportaient mal avec moi et je me sentais mal.

J’ai formé un groupe d’entraide constitué de douze membres, avec le soutien d’une association locale appelée USSB. Auparavant, nous n’étions pas au courant des droits dont disposaient les personnes handicapées ou des services disponibles auprès du gouvernement. Mais nous avons été formés et nous avons maintenant conscience de tous ces problèmes. Nous avons également la capacité de sensibiliser notre communauté.

Avant, je ne parlais pas vraiment avec les gens et j’avais peur de parler aux hauts fonctionnaires du gouvernement. Mais après avoir suivi la formation, j’ai pris confiance en moi. J’ai appris que, en fait, il n’y a rien à craindre de personne : nous sommes tous humains ! Je peux désormais me confronter à n’importe qui et lui parler.

Grâce à l’allocation que j’ai reçue pour la formation, j’ai acheté des canetons. Une fois qu’ils ont grandi, je les ai vendus. Avec le bénéfice, j’ai acheté une vache et cette vache a donné naissance à un veau. Tous les jours, la vache donne du lait et le lait est vendu. Ça me fait plaisir.

Sur les 12 personnes de notre groupe, 11 ne possédaient pas de carte d’invalidité, qui nous permet d’avoir accès aux prestations du gouvernement. Les personnes devaient se rendre à Gaibandha pour retirer leur carte. Ensemble, nous nous sommes adressés au fonctionnaire et nous lui avons dit qu’il était difficile pour certaines personnes de se rendre en ville et qu’il serait plus facile pour nous d’obtenir le certificat ici. Il s’est finalement engagé à fournir la carte localement pour les personnes qui ne pouvaient pas se rendre à Gaibandha pour y récupérer leur carte d’invalidité.

Je pense que je vais apprendre le braille ; je pourrais ainsi l’utiliser pour écrire les choses dont je dois me souvenir.

Je suis un peu inquiète à propos de mon avenir. Je ne suis pas sûre de ce qui arrivera lorsque mes parents ne seront plus avec moi. J’espère pouvoir augmenter mon revenu provenant de la vache et des veaux et qu’un jour, il me permettra d’être indépendante.

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